Phénix - Programme de récital
Phénix est une ascension vers la lumière qui se révèle sur le chemin de vie. Une fragilité peut-elle devenir une force, comme le Phénix se relevant de ses cendres, transformant la vulnérabilité en une puissante renaissance ?
Ce nouveau programme flamboyant d’Irina Lankova, virtuose et poétique à la fois, est un voyage musical personnel à travers les pages de Rachmaninov, Scriabine, Mozart et Stravinski. Les pièces s’enchaînent par de subtiles affinités stylistiques, une rhétorique musicale cohérente et une palette émotionnelle infinie, tissant ainsi un discours unique et d'autant plus captivant.
L’auditeur y retrouvera quelques pièces célèbres, mais aussi des perles rares, en dialogue perceptible et fantasque, et comme toujours avec Irina Lankova « … avec ce naturel et cette maîtrise qui permet à la musique de se dématérialiser pour se faufiler dans les cœurs. » (La Libre Belgique)
Ce programme sera enregistré du 2 au 4 juin 2025, et la sortie de l'album est prévue pour le 1er septembre 2025. La tournée de l'album comprend déjà :
21.06.2025 Marrakech, Maroc
08.07.2025 Festival Midis-Minimes au Cercle Royal Gaulois, Bruxelles, Belgique
09.07.2025 Zomer van Sint-Pieter, Louvain, Belgique
27.07.2025 Festival Liszt en Provence, France
12.08.2025 Église Dominicaine Knokke, Belgique
07.09.2025 Domaine de Pétignac, France
18.09.2025 Max Festival, Belgique
03.10.2025 Salle Cortot, Paris, France
12.10.2025 Het Concertgebouw, Amsterdam, Pays-Bas
03.11.2025 Stadtcasino, Bâle, Suisse
14.11.2025 Carnegie Hall, NYC, USA
21.11.2025 Philharmonie de Haarlem, Pays-Bas
13.02.2026 Grand Manège, Namur, Belgique
20.05.2026 Konzerthaus, Berlin, Allemagne
et d'autres dates seront ajoutées prochainement.
Partie I
S.Rachmaninov
Mélodie Op.3 No.3 en Mi majeur, Andante con moto (1940)
Étude-tableau Op.33, No.2 en Do majeur, Allegro (1911)
Prélude Op.23 No.6 en Mi bémol majeur, Andante (1903)
Prélude Op.32, No.12 en Sol dièse mineur Allegro, (1910)
Prélude Op.23 No.4 en Ré majeur, Andante cantabile (1903)
A.Scriabin
Étude Op.8 No.12 en Ré dièse mineur, Patetico (1894)
2 Poèmes Op.32 (1903)
Andante cantabile
Allegro. Con eleganza
Sonate No.4 en Fa dièse majeur, Op.30 (1903)
Andante
Prestissimo volando
Partie II
F.Chopin
Romance du Concerto No.1 en Mi mineur Op.11 (1830), arrangement pour piano M.Balakirev (1905)
C.Gluck
Mélodie d’Orphée et Eurydice (1774), arrangement pour piano G. Sgambati (1878)
W.A. Mozart
Fantaisie en Ré mineur KV397 (1782)
I.Stravinski
L’oiseau de feu (1910), transcription pour piano G.Agosti (1928)
Le programme est en cours d'élaboration et peut faire l'objet de légères modifications. Il est adaptable en longueur pour un récital en une ou deux parties.
Notes d’intention :
« Il y a une fissure dans tout, c'est ainsi que la lumière y pénètre. » Leonard Cohen
La fragilité peut-elle devenir une force, comme un phénix renaissant de ses cendres, transformant la vulnérabilité en une puissante renaissance ?
J'ai toujours été attirée par les artistes qui embrassent une certaine fragilité, qui laissent une fissure, une imperfection, se révéler. Nous prenons pleinement conscience de notre propre fragilité lors des échecs, dans les moments difficiles de la vie. Et pourtant, c'est dans ces moments que nous prenons également conscience de notre force. Il faut du courage pour se relever, reconnaître et accepter notre fragilité, et ce faisant, laisser la lumière entrer.
Ce programme est le plus éclectique que j’aie créé jusqu’à présent, combinant la musique de Gluck et Mozart avec Chopin, Scriabine, Rachmaninov et Stravinski. Chaque œuvre a été choisie pour une raison profondément personnelle, et ensemble, elles forment un récit unique et captivant. Les pièces sont unies par de subtiles affinités stylistiques, une rhétorique musicale cohérente et une palette émotionnelle infinie, mêlant virtuosité et poésie.
Dans ce programme, vous rencontrerez à la fois des œuvres célèbres et des trésors cachés, dans un dialogue perceptible et envoûtant. Une fois de plus, je suis sortie de ma zone de confort en choisissant des œuvres qui me défient de nombreuses manières. Le processus de préparation et d'enregistrement a été un voyage intense d'exploration intérieure, une quête des couleurs, des timbres et des tempos qui expriment le mieux mes intentions, le message du compositeur et l'expression la plus authentique de mon âme. Mon piano ne fait pas que chanter, il exprime aussi le danger, la douleur, la lutte et la libération. Il devient une ascension vers la lumière, se déployant sur le chemin de la vie.
Le voyage commence avec une sélection des pièces de Sergueï Rachmaninov. La Mélodie Op.3 No.3 en mi majeur existe en deux versions : la première, de 1892, et la deuxième, de 1940, que j'ai choisie pour cet album. Cette version résonne profondément en moi, car elle porte la sagesse et l'expérience d'une vie entière, et dans mon interprétation, j'ai voulu apporter à la fois la profondeur de l’expression et la spontanéité de la jeunesse.
Vient ensuite l'Étude-tableau Op.33 No.2 en do majeur (1911), qui fait écho au Prélude Op.32 No.12 en do dièse mineur (1910). Ces deux pièces évoquent pour moi l'air, l’envol, la libération et une ascension vers les cieux. Le Prélude Op.23 No.6 en mi bémol majeur (1903) est l'une des plus expressives, mais toujours fluide.
Cette même énergie ascendante se trouve aussi dans la 4e Sonate pour piano d’Alexandre Scriabine (1903). Le premier mouvement est, pour moi, une représentation poétique d'une étoile chantante lointaine, tandis que le second, Prestissimo volando, est exaltant, énigmatique, questionnant et sensuel, montant jusqu'à un focosamente guibiloso exaltant.
Après ce premier climax, vient le cœur du programme, où la fragilité est mise à nue. La Romance du premier concerto pour piano de Chopin (1830), arrangée pour piano solo par Balakirev (1905), est l'une des musiques les plus émouvantes et profondes que je connaisse. Incorporer les voix orchestrales dans la partie piano a été un grand plaisir à apprendre. Suit une autre transcription pour piano, la Mélodie de Gluck-Sgambati (1878) extraite de Orphée et Eurydice (1774). C'est l'une des mélodies les plus poignantes, mais dans sa douleur, il y a une lumière surprenante et inexplicable. En jouant cette pièce, j'ai été frappée par la ressemblance entre cette mélodie et une autre dans la même tonalité de ré mineur - la Fantaisie de Mozart (1782). J'ai dû enquêter davantage : est-il possible que Mozart, lors de ses voyages à Paris en 1778, ait entendu la version française de l'opéra de Gluck, ou qu'il ait au moins vu les partitions qui circulaient largement à l'époque ? En effet, dans les lettres de Mozart à son père Leopold, il y a plusieurs références admiratives à Gluck et à ses opéras. Il m'est apparu évident d'inclure la Fantaisie de Mozart dans ce programme, d'autant plus que l'ouverture dramatique en ré mineur mène à la lumière réconfortante du ré majeur.
La dernière pièce du programme est un voyage de libération et de joie. Dans ma jeunesse, j'ai été fascinée par L'Oiseau de feu de Stravinski (1910), avec ses harmonies et rythmes captivants. Plus tard, découvrir la transcription pour piano d’Agosti (1928) a été irrésistible. L'approche est unique : bien que les sonorités orchestrales soient présentes dans certains passages, la transcription pour piano apporte ses propres couleurs et textures. L'œuvre commence par la menaçante Danse de Kascheï, s’apaise ensuite dans une berceuse magique et s'élève vers la joie pure dans le Finale.
C'est l'esprit du Phénix : de la fragilité à la force, des ténèbres à la lumière, de la lutte à la libération. J'espère que cet album vous apportera joie et espoir.
Irina Lankova